Paris est un escargot
Paris est un escargot, élégant et rond, solide et fragile, peureux et timoré. Paris enroule avec élégance ses vingts arrondissements dans sa coquille périphérique. Paris se nourrit d'une feuille de salade quand vient la « Fashion Week » et bave le reste de l'année sur ses contemporains.
Paris avance lentement, très lentement si lentement qu'ici rien ne semble bouger tant le décor est figé. En avançant lentement, Paris laisse une trace indélébile dans le coeur des gens. Paris est une coquille de zinc grise et striée mais Paris est une ville lisse à l'intérieur. Paris est frileuse devant l'inconnu mais se protège pour l'éternité. Paris est si petite et si rayonnante.
Ce Paris là, l'équipe s'en est inspirée pour les tournages, le montage des séquences et pour la métaphore corporelle. Car Paris est aussi un « manège enchanté », où Ambroise l'escargot et Zébulon nous conduisent dans un tourbillon de « Tournicoti... Tournicoton... ». Paris est rond quand San Francisco est carré et caréné. Paris se « love » sur lui même quand San Francisco s'ouvre et se projette. Si San Francisco revendique son homosexualité, Paris joue les hérmaphrodites.
Le ballet de nos mains et de nos idées reprend dans l'équipe. Le contraste est frappant et si lisible. Graphiquement idéalisé et stylisé, il reprend tout les codes de lecture imaginés dans nos réunions. Il était là petit caché et pourtant si présent en nous. Il sera notre lapin d'Alice, notre Ours de Berlin: un guide identitaire.
Est ce le trop plein de bonbons ? est ce notre enfance retrouvée à l'évocation des aventures de Pollux ? le petit gastéropode illustre à merveille notre vision du projet. Si les parisiens n'étaient que des petits gris ? si inconsciemment l'escargot était notre emblème ? si même notre TGV, orgueil national, n'était qu'un escargot inversé ? vous en reprendrez bien une douzaine ?